Les méthodes d’enseignement - dans un cadre scolaire ou de formation- seraient-elles sur le point d’être bouleversées ? Les dernières avancées du numérique s'ancrent peu à peu dans la société et tout particulièrement dans le milieu professionnel. Le monde de l'éducation semble être le prochain à pouvoir en bénéficier. Parmi ces nouvelles technologies, une en particulier offre de belles perspectives d’avenir, pour un apprentissage actif, positif et une meilleure égalité des chances : la réalité virtuelle.
1. État des lieux du système d’apprentissage actuel
A. Les limites d’un système éducatif standardisé
Aujourd’hui, les enfants (mais aussi les adolescents et les adultes) sont encore majoritairement évalués sur leurs capacités à comprendre, mémoriser puis restituer des informations à partir d’une lecture ou d’une explication orale. Cependant, chaque élève possède sa propre manière d’apprendre.
Chacun perçoit les informations, les traite et les restitue de manière très différente. Einstein ne l’a-t-il pas dit ? « Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu'il est stupide ».
Il est cependant vrai que face à la variété des profils, il est difficile d’imaginer une méthode d’apprentissage qui puisse répondre aux besoins de chacun. Du moins, pas sans un petit coup de pouce technologique…
L'impact de ce manque de variété dans notre approche pédagogique ? Un classement PISA qui ne valorise pas l'enseignement à la française, avec un pays en bas de classement. Pourtant, l'énergie de bien faire et la bonne volonté sont présentes, alors quelles seraient les solutions à ce manque de différenciation pédagogique ?
B. Plusieurs pistes scientifiques
La recherche scientifique s'attèle depuis longtemps à démontrer quelles sont les méthodes d’apprentissage les plus pertinentes pour tous. L’un de ses aboutissements les plus frappants date de 1946. Il s’agit du cône de Dale, aussi nommé triangle de l’apprentissage.
Lorsque l’on se penche sur sa constitution, on s’aperçoit très vite qu’en termes de rétention d’informations, les méthodes majoritairement utilisées par l’éducation traditionnelle ne sont que la face émergée de l’iceberg. En effet, en moyenne, un apprenant ne retient que 10% de ce qu’il lit et 20% de ce qu’il écoute. Bien évidemment, d’autres méthodes d’apprentissage plus pertinentes telles que le fait de regarder des images et des vidéos (30% de mémorisation) ou d’assister à des expositions et des démonstrations (50%) sont aussi présentes dans le système scolaire, mais insuffisamment et pas de manière systématique.
De plus, la répétition des informations dans le temps étant essentielle à leur mémorisation sur le long terme, beaucoup d’enfants échappent à ce processus (déterminisme social).
La réponse qui correspond le mieux à tous les profils d’apprenants reste l’apprentissage actif : le fait de faire soi-même, d’expérimenter une situation. Cela fait s’envoler le taux de mémorisation à 90% ! Cependant, il s’avère souvent impossible de mettre cette méthode en pratique pour des raisons financières ou tout simplement réalistes…
C’est à ce moment-là que le numérique, et tout particulièrement la réalité virtuelle, fait son entrée.

II. Un outil innovant pour une meilleure égalité des chances
La réalité virtuelle, alias « virtual reality » (VR), est une technologie qui permet à un apprenant de vivre une expérience immersive très réaliste et de réaliser une activité sensori-motrice dans un environnement virtuel - sans aucun contact visuel avec la réalité.
A. Une éducation pertinente pour tous
Après avoir connu une ascension fulgurante dans le monde professionnel et avoir été adoptée par de nombreuses entreprises - notamment dans le cadre des formations - la réalité virtuelle se dessine comme un nouvel atout pour l’éducation.
Utiliser cette technologie en tant que complément d’apprentissage permet à un élève de devenir acteur de son éducation scolaire. Celui-ci a la possibilité d’expérimenter ses cours théoriques de manière plus pratique et se sent ainsi plus impliqué et plus positif face à l’apprentissage.
Et il y a de quoi car, grâce à la réalité virtuelle, tout est possible ! L’élève peut se retrouver dans n’importe quel espace-temps : l’Egypte Ancienne, l’Antiquité, le Moyen-Âge, la Renaissance, et pourquoi pas même, la prise de la Bastille ? Il lui est alors possible de percevoir une ambiance, de marcher dans les rues d’une ville, de rencontrer des gens avec lesquels il peut échanger en anglais, en espagnol, en chinois… Il peut aussi se retrouver au cœur du corps humain et le découvrir de l’intérieur !
Autant de possibilités qui sauront transformer un simple apprentissage théorique en une expérience marquante dont l’élève se souviendra longtemps.
Peu importe le type de mémoire que l’on possède, tout le monde apprend mieux par la pratique. La réalité virtuelle permet de transformer des notions théoriques en une expérience concrète que le cerveau perçoit comme réaliste, ce qui permet un taux de rétention d’informations exceptionnel !

B. Un parcours d’apprentissage participatif et personnalisé
Si l’on souhaite atteindre une meilleure égalité des chances, il est absolument nécessaire de prendre la diversité des élèves en compte : leurs forces et leurs faiblesses, leurs compétences et leurs besoins. Il faut mettre en œuvre une méthode de différenciation pédagogique, en fonction des façons d’apprendre de chacun.
Certains élèves comprennent et apprennent très rapidement alors que d’autres ont un besoin particulier d’attention et d’explications. En d’autres termes, il est nécessaire que chaque élève ait un suivi individualisé. Cependant, pour un professeur avec une classe entière à gérer, cet objectif est vite classé « mission impossible » !
La réalité virtuelle s’avance alors comme un outil pour l’aider. Grâce à elle, chaque élève peut avoir des explications supplémentaires lorsqu’il en a besoin et les modules peuvent adapter leur évolution en fonction de son niveau et de son avancée.

En France, de nombreuses structures travaillent pour que l’éducation en VR devienne plus accessible, dans le but d’adopter une démarche pédagogique innovante et de rétablir une meilleure égalité des chances.
Par exemple, l’Université Claude Bernard - Lyon 1, membre d’EdTech Lyon, intègre depuis plus d’un an la réalité virtuelle dans son panel d’outils pédagogiques. Elle a collaboré avec la société UniVR Studio, autre membre de la EdTech lyonnaise, pour développer un module permettant aux étudiants de manipuler des atomes, des molécules et des cellules. Cette expérience a été conçue pour être facilement reprise par l’équipe de création de contenu pédagogique interne à l’Université, afin de l’alimenter et de l’enrichir au fil du temps et en toute liberté.
Cette thématique vous intéresse ? Vous souhaitez contribuer à ses avancées ? Alors rapprochez-vous d’EdTech Lyon pour échanger avec ses différents adhérents.
Un article signé Camille Constant, chargée de communication chez UniVR Studio.
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